Triste : un pays africain ne dispose plus de bibliothèques publiques
Triste : un pays africain ne dispose plus de bibliothèques publiques

Triste : un pays africain ne dispose plus de bibliothèques publiques

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Depuis le 8 janvier 2023, un pays de l’Afrique australe ne dispose plus de bibliothèques publiques. La bibliothèque publique Salim Hatubou de Moroni, dernière bibliothèque publique des Comores a fermé ses portes.

Qu’est-ce qui explique cette mesure triste et drastique ? ArchivInfos vous explique les raisons de la fermeture de la dernière bibliothèque publique des Comores dans cet article.

Salle de lecture de la bibliothèque publique Salim Hatubou de Moroni.
Salle de lecture de la bibliothèque publique Salim Hatubou à Moroni (lalanbik.org)

Fermeture de la bibliothèque publique Salim Hatubou de Moroni : des autorités pointées du doigt

Au moment où le Bénin modernise ses services et politiques de lecture publique à travers la bibliothèque nationale du Bénin, les Comores ne disposent plus de bibliothèques publiques. C’est ce que nous apprend Radio France international ce 08 janvier 2022.

Ouverte après la mort de Salim Hatubou, survenue en 2015, la bibliothèque publique Salim Hatubou de Moroni ferme ses portes. Contraint à des difficultés notamment financières, elle a mis définitivement fin à ses activités. La principale raison évoquée est l’impuissance des pouvoirs publiques à rémunérer la seule bibliothécaire en charge de l’institution.

Cette dernière percevait un salaire qui s’élevait à environ 300 euros par mois. À cela s’ajoute le manque de matériels informatiques nécessaire pour la réalisation et la fourniture d’un travail convenable. Le seul ordinateur utilisé pour les travaux administratifs et documentaires (catalogage, indexation, prêt, etc.) a fait objet de vol.

Les responsables du Centre de création artistique et culturelle des Comores (CCAC) pointent du doigt les autorités gouvernementales. Ils leur reprochent notamment leur manque d’accompagnement. Pour eux, c’est toute la chaine de l’éducation qui est fautive.

 Le directeur du CCAC Soumette Ahmed, souligne notamment que la machine du ministère de la Culture a raté une opportunité. Elle n’a pas su bénéficier de l’opportunité de ces bonnes volontés, en charge de la bibliothèque. Ces personnes étaient pourtant là pour aider, accompagner et pousser.

Tel est aussi le même son de cloche du premier écrivain comorien, Mohamed Toihiri. Pour lui, l’État comorien ne dispose pas d’une politique culturelle. Il n’a jamais eu un rôle important sur le plan de la culture. Cela s’explique notamment à travers la nomination d’un « soi-disant chargé de la Culture ». Ce dernier ne dispose même pas de moyens qui peuvent lui permettre de réaliser ses missions.

Une bibliothèque créée pour honorer la mémoire de l’écrivain le plus prolifique des Comores

À la suite de sa mort en 2015, l’État a fait plusieurs promesses pour honorer la mémoire de Salim Habutou. Ces promesses avaient pour but de rendre hommage à l’écrivain le plus prolifique des Comores. Parmi les nombreuses promesses, seule la bibliothèque publique Salim Hatubou de Moroni a pu être érigée.

Après sa fermeture, plus rien ne reste en hommage à cet illustre auteur qui a pourtant eu droit à des funérailles nationales. La bibliothèque disposait notamment d’un fond de 11 000 ouvrages et d’un DVD thèque de 500 titres. Le CCAC a décidé d’offrir ces livres à d’autres bibliothèques, notamment scolaires.

Les enfants des alentours, les écoles publiques et écoles primaires qui sont autour du centre ne bénéficieront plus des services de la bibliothèque. Malheureusement, le ministère de la Culture, encore moins les autorités gouvernementales n’ont pas encore réagir à cette fermeture.

À défaut de se retourner dans sa tombe, l’illustre disparu peut être fier de sa réalisation. Une bibliothèque municipale porte son nom à Marseille. A défaut d’être célébré dans son pays, Salim Hatubou incarne le symbole de la réussite à l’étranger.

Pour le moment, les Comores ne disposent plus de bibliothèques publiques.

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