Lars Fivelstad Smaaberg, archiviste norvégien fait partie de la cohorte 2023 du programme des nouveaux professionnels de l’ICA. Dans ce numéro de notre série consacrée aux jeunes professionnels 2023 de l’ICA sélectionnés, nous allons découvrir Lars Fivelstad Smaaberg.
Dans cet article, découvrons son parcours, ses projets et les raisons qui l’ont amené à postuler à ce programme.
Quel est votre parcours académique et professionnel ?
Je suis titulaire d’une licence et d’un diplôme de troisième cycle en sciences de l’histoire du Moyen-Orient. Je les ai obtenus à l’Université de Bergen. À l’instar de ces diplômes, j’ai à mon actif quelques cours de langue arabe, de musique et en relations internationales.
Après l’obtention de mon diplôme, j’ai travaillé aux Archives intercommunales du Hordaland et aux Archives de la ville de Bergen. J’y ai occupé respectivement les postes de conseiller et d’archiviste. Au premier, j’étais responsable du suivi des archives et de la gestion des documents dans plusieurs municipalités.
J’avais pour mission de conseiller et d’assister les Archives sur toutes les questions liées à la loi norvégienne sur les archives. J’ai aussi formé de nouveaux employés et j’étais en charge du programme de bénévolat des archives.
Actuellement, je suis archiviste au Musée norvégien d’histoire culturelle. Mes principales responsabilités sont le suivi, la création et la coordination de projets de patrimoine culturel sur la documentation. Je collabore avec différentes institutions d’archives et de recherche en Norvège et à l’étranger.
Par exemple, je travaille sur la participation de l’institut de recherche en archivistique Norwegian Ethnological Research au projet d’infrastructure numérique plus large, Samla. De plus, je coordonne le projet de recherche international Archives Community Building. Ce projet vise à étudier la présence numérique des archives culturelles, historiques et traditionnelles d’un point de vue bénévole.
Veuillez nous parler brièvement de la situation des archives en Norvège.
Eh bien, c’est une question multiple. À certains égards, la situation est relativement bonne, mais à d’autres, elle peut pointer dans l’autre sens. Je vais mettre en avant quelques aspects. La numérisation et la dématérialisation des processus dominent une grande partie du débat et du travail professionnels.
La numérisation est un grand chantier national mené à un certain niveau dans presque tous les lieux de travail archivistique. Un autre facteur est le projet de numérisation piloté par le gouvernement. La Bibliothèque nationale a, depuis le début des années 2000, déjà numérisé presque toutes les publications publiées en Norvège.
Par ailleurs, la Norvège a une législation assez stricte et raisonnable sur les archives gouvernementales. Sur le plan législatif, l’un des objectifs est de mettre en œuvre des lois pour gérer la production documentaire. Le flux de documents a largement augmenté au cours des quatre dernières décennies.
Je travaille dans le secteur culturel, où la situation est assez différente. Les archives culturelles se trouvent souvent entre deux diapasons lorsqu’elles nécessitent l’acquisition de ressources nécessaires à leur conservation.
Nous nous efforçons actuellement de changer cette situation pour sécuriser nos archives historiques culturelles. Nous œuvrons pour mettre en ligne celles du 21e siècle.
Pourquoi avez-vous postulé pour la cohorte 2023 du programme nouveaux professionnels de l’ICA ?
A l’instar de Gaëlle STEPHAN et de Dinza TANG-IRMI, je fais partie de la cohorte 2023 du programme nouveaux professionnels de l’ICA.
Le programme des nouveaux professionnels de l’ICA 2023 semblait être une excellente occasion d’explorer davantage le paysage archivistique international. J’ai toujours été curieux de savoir comment les choses autour de moi se créent. Tel est souvent le cas dans les relations transfrontalières.
Regarder vers l’extérieur aide également à comprendre sa propre situation et apporte souvent d’autres perspectives et de nouveaux regards. Pour moi, la force réside dans le partage. Partager ses connaissances est le meilleur moyen pour apprendre sur les autres et surtout connaître leur avancement sur certaines thématiques.
Avec le programme des nouveaux professionnels de l’ICA, je désire apprendre davantage sur la culture archivistique des pays des autres lauréats. De plus, je suis également heureux de partager mes points de vue et mes expériences et d’apprendre de mon mentor.
Je suis tout simplement heureux de faire partie des membres sélectionnés dans le monde entier pour cette cohorte 2023 du programme des nouveaux professionnels de l’ICA. Ensemble, nous allons travailler sur un projet commun que nous présenterons au cours du congrès de l’ICA 2023 d’Abu Dhabi.
Quels sont vos centres d’intérêt et vos ambitions professionnelles ?
Mes centres d’intérêt dans le secteur des archives se tournent essentiellement vers sa professionnalisation et sa modernisation. Nous devons travailler pour changer les stéréotypes sur les archives. Les archives ne doivent plus être considérées comme un bien caché ou vieux.
Je veux explorer et utiliser tous les outils et technologies créés ces dernières années indispensables pour la valorisation des archives. Cela constitue l’une des beautés du métier d’archiviste. Explorer l’histoire et le passé oublié nécessite l’utilisation d’outils informatiques. Ces derniers aident à partager et à utiliser les informations de manière plus efficace, plus profonde et meilleure.
Je m’intéresse aussi aux normes à mettre en place pour le futur. Autrement dit, je voudrais travailler sur les normes qui contribueront à mieux conserver le patrimoine archivistique.
Vous avez des projets ou des idées à mettre œuvre à la fin de la cohorte 2023 du programme des nouveaux professionnels de l’ICA ?
Je trouve intéressant d’explorer les projets partagés que nous allons proposer au sein du groupe de travail NPP 2023. Si je dois mettre en œuvre de nouveaux projets ou idées après l’année, ils auront probablement trait au travail que nous ferons ensemble.
Actuellement, je m’investis principalement dans l’aspect science citoyenne des archives au travail. Sur ce sujet, nous avons de nombreuses idées à mettre en œuvre, tant pendant qu’après le programme.
Mon poste actuel m’offre un espace unique pour être créatif et donner suite à mes idées. Peut-être que cette année, je trouverai de bons nouveaux partenaires à intégrer dans nos projets de science citoyenne.
Sacré parcours, bonne chance pour la suite.
Vraiment un bon parcours