Le 23 mai 2024 à Dakar, le Sénégal, sous la direction de son nouveau président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a dévoilé une initiative inédite. Le président a lancé la plateforme citoyenne en ligne « Jubbanti », signifiant « redresser » en wolof.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des assises nationales sur le fonctionnement et l’administration de la justice qui a eu lieu le 28 mai 2024.
Jubbanti : une plateforme pour une réforme inclusive de la justice
Après Miroir, la plateforme numérique innovante qui révolutionne la gestion des agents de santé, le Sénégal a une nouvelle plateforme. Lors de ces assises, le président Diomaye Faye a clarifié les objectifs de cette plateforme. Il considère Jubbanti comme une « vox populi pour recueillir les contributions citoyennes : sa gis-gis ci doxaliinu yoon ».
Accessible à l’adresse URL www.Jubbanti.sec.gouv.sn, la plateforme Jubbanti permettra aux Sénégalais de partager leurs expériences, leurs opinions et leurs suggestions. Ils pourront partager leurs avis sur divers aspects du système judiciaire, notamment :
- statut des magistrats ;
- organisation et fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature ;
- dématérialisation du service public de la justice ;
- conditions de détention et de préparation à la réinsertion sociale des détenus ;
- régime de la sanction pénale ;
- temps du procès pénal, etc.
Cette initiative s’inscrit dans la vision du gouvernement à prôner la bonne gouvernance et la transparence administrative au Sénégal.
Un objectif clair : restaurer la confiance dans la justice
Le président Faye souligne que l’objectif ultime de cet exercice est de préparer une réforme pragmatique du système judiciaire sénégalais. Il aspire à ce que ce système inspire davantage confiance et préserve la dignité des justiciables. Pour y parvenir, il appelle les Sénégalais à contribuer activement à plusieurs initiatives, telles que :
- mettre en place un système plus transparent pour la gestion des carrières des magistrats ;
- définir un régime de privation de liberté mieux encadré ;
- créer un dispositif législatif et institutionnel favorisant la rapidité des procédures judiciaires et humanisant l’univers carcéral ;
- instituer des plateformes numériques fonctionnelles ;
- améliorer le fonctionnement du système par des moyens budgétaires adéquats et la poursuite des programmes de construction et de réhabilitation des infrastructures.
Le président Faye a également insisté sur la nécessité de ne pas limiter la réforme du système judiciaire au volet pénal. Elle doit s’étendre également aux affaires civiles, y compris le droit du travail et le contentieux administratif. Pour lui, ces domaines sont tout aussi importants pour le bon fonctionnement de la justice.
Jubbanti : un outil pour une participation citoyenne active
Ousseynou Ly, ministre conseiller et porte-parole de la présidence de la République, a souligné l’importance de la plateforme Jubbanti. Ella va permettre aux citoyens de partager leurs expériences et suggestions sur le système judiciaire. Il a précisé que ce projet a été développé par le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique.
Jubbanti intègre des questions pertinentes et offre la possibilité de contribuer directement en ligne. « Il fallait un outil et cet outil a été conçu pour permettre aux citoyens de faire des contributions, qu’il s’agisse de commentaires ou de documents intégrés sur la plateforme », a expliqué Ousseynou Ly lors du lancement de Jubbanti le 23 mai.
Le lancement de la plateforme Jubbanti marque une étape importante dans le processus de réforme de la justice au Sénégal. En encourageant la participation citoyenne, le gouvernement sénégalais vise à recueillir des avis et des suggestions précieuses. Ils permettront de bâtir un système judiciaire plus juste et équitable pour tous.
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Source : Digital Business Africa