Depuis 2014, le conseil international des archives sélectionne de jeunes et nouveaux professionnels dans le monde pour les faire bénéficier d’un programme. Ce programme permet à ces jeunes professionnels d’élargir leur savoir. Il vise aussi à les encourager à participer aux activités proposées par l’ICA. Les nouveaux professionnels de l’ICA 2023 sont connus.
Archivinfos se propose dans sa rubrique à la rencontre d’un archiviste de vous faire découvrir chacun des six nominés. Dans ce premier numéro de la série Nouveaux Professionnels ICA 2023, nous vous présentons Dinza TANG-IRMI du Tchad.
Quel est votre parcours académique Dinza TANG-IrMI, nouveau professionnel de l’ICA 2023 ?
Après l’obtention de mon baccalauréat série C, en 2000, j’ai intégré l’Université des Sciences et Technique d’Abéché au Tchad. En 2006, je sors de cette école avec un diplôme d’Ingénieur électromécanique et informatique industrielle. En 2007, j’ai poursuivi mes études en master à l’Institut africain d’Informatique. J’y ai obtenu un master en ingénierie informatique en 2010.
À l’instar de ces formations en Afrique, j’ai suivi quelques programmes de formation en France. J’y ai obtenu un :
- diplôme universitaire recherche pour l’éducation numérique (DU REN), obtenu à l’Université Lille 1 Science et technologies (formation des adultes) en 2016 ;
- certificat de stage en recherche, informatique, à l’université Claude Bernard Lyon 1 2016 – 2017 ;
- certificat de Stage technique international d’Archives 2017-2018 à l’Université Paris 8.
En dernière position, j’ai obtenu mon master à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Plus précisément, j’ai suivi au sein de cette université un master en bibliothéconomie et sciences de l’information — MLIS, entre 2020-2022.
C’est au sein de cette même école que l’archiviste-paléographe de l’UNESCO, Adam Aly Pam a fait ses études universitaires.
Quel est votre parcours professionnel ?
J’ai eu un parcours un peu atypique. J’ai notamment eu à travailler dans le domaine de l’informatique. Déjà, j’ai travaillé entre 2011 à 2013 comme responsable technique d’informatique à Intégral Technologies de Libreville au Gabon. À la suite, j’ai aussi travaillé comme Expert informaticien à Securiport à N’Djamena au Tchad entre 2013 à 2014.
En outre, j’ai aussi eu à enseigner au sein de l’université Emi Koussi à N’Djamena au Tchad. Ce n’est que depuis 2018 que je travaille dans le secteur des archives. Je suis depuis 2018 l’archiviste spécialiste de l’UNICEF, bureau du Tchad.
Vous étiez un ingénieur informatique. Qu’est-ce qui a suscité votre intérêt pour le domaine des archives ?
Pour mon mémoire de fin d’études au cours de ma formation d’ingénieur informaticien, j’ai voulu écrire sur l’archivage électronique. Malheureusement, par manque d’enseignants spécialistes dans ce domaine, j’ai dû renoncer et travailler sur les logiciels libres.
Au cours de mon expérience à Intégral Technologies, j’étais informaticien et chargé de l’organisation du service des archives du cabinet. Cette expérience professionnelle a ravivé ma passion pour le secteur des archives. Elle m’a conduit à postuler pour le STIA 2018 dont je faisais partie des lauréats.
C’est au cours de cette année que le STIA a initié la formation préalable en ligne avant celle présentielle en France. C’est aussi dans le même sillage que l’UNICEF m’a recruté pour le projet d’archivage en 2018. Drôle de coïncidence n’est-ce pas ?
Depuis, je m’y plais bien. Je suis dans la visée de continuer dans les archives qui représente aujourd’hui mon domaine de prédilection.
Pourquoi avez-vous candidaté pour le programme nouveaux professionnels de l’ICA 2023 ?
Je fais partie des deux Africains sélectionnés pour le programme nouveaux professionnels actifs 2023 de l’ICA. J’ai des ambitions dans les sciences des archives avec mon background solide en informatique. Avec la révolution numérique, j’ai la passion et l’envie de relever les défis qui se posent en archivage numérique.
D’une part, le programme nouveaux professionnels est pour moi un cadre idéal pour accéder au réseau des professionnels en archivistique. Je pourrai ainsi élargir mon réseau professionnel, être au cœur et comprendre les problématiques actuelles de l’archivistique contemporaine.
D’autre part, je suis un jeune nouveau professionnel avec à peine 5 années d’expérience dans le domaine des archives. Le programme Nouveaux Professionnels de l’ICA 2023 représente pour moi un tremplin, par lequel je pourrai atteindre mes objectifs.
Je pourrai partager avec les autres lauréats du programme nouveaux professionnels de l’ICA mes expériences en matière des technologies. Avec eux, nous allons travailler sur une communication que nous allons présenter au cours du congrès de l’ICA d’Abu Dhabi de 2023.
Enfin, le programme propose un accompagnement par un mentor. Je compte profiter au maximum de l’expérience et des conseils de mon mentor. Je suis très enthousiaste de prendre part à ce programme.
Pouvez-vous nous parler brièvement de la situation des archives au Tchad ?
Je ne dispose pas assez d’informations sur les Archives nationales du Tchad. Néanmoins, je note une méconnaissance de la politique archivistique du Tchad. Cela se traduit notamment par le manque de volonté politique et aussi par le manque cruel d’archivistes professionnels.
C’est malheureusement le constat que ce soit dans le secteur public ou le secteur privé. Néanmoins, depuis deux ans, l’Université propose des spécialités en sciences de l’information documentaire. J’espère que des professionnels compétents y sortiront bientôt et pourront contribuer au changement des dogmes au Tchad.
Nous avons besoin de sauvegarder nos archives. L’une de mes aspirations d’ailleurs à la fin du programme nouveaux professionnels de l’ICA est de créer une association des archivistes tchadiens. J’envisage également enseigner à l’université mes connaissances en archivistique.
Félicitations et bon vent pour ce nouveau challenge.
Il le mérite
Bonjour, j’ai lu et j’ai apprécié . Très belle initiative et très influent. Nous aurons besoin de têtes pensantes comme lui pour valoriser les archives dans toute l’Afrique.
Le secteur a vraiment besoin de têtes pensantes pour redorer et rehausser le domaine en Afrique.