Depuis les années 1995, les archives du génocide rwandais sont longtemps restés dans leur état passif. Mais en ce début de l’année 2022, des rescapés du génocide des Tutsi de l’association d’Ibuka s’en occupent à Kigali.
Des piles de papiers recouvrent des dizaines de tables. Gilbert, Karim, Innocent, Marie et leurs amis armés de blouse, masques et gants sont des rescapés du génocide rwandais. Ils s’efforcent de classer ces documents selon leur origine thématique ou géographique.
Des archives du génocide traitées, classées et indexées
En effet, ces rescapés du génocide des Tutsi ont retrouvé des montagnes d’archives, un passif archivistique accumulé depuis 27 ans. Cette équipe d’archivistes a d’abord traité puis classé les documents soit suivant leur origine thématique soit géographique.
Parmi le fonds archivistique traité se trouvent des tas de documents du district de Gasabo et de Nyanza. Le fonds archivistique se compose aussi des tas de documents nommés « justice » ou « Grands tueurs ».
Les membres de l’équipe bénévole d’organisation de ces archives du génocide du Rwanda ont ensuite indexé ces documents. Ils ont réalisé ce travail à main levée sur des feuilles blanches. Ils les ont enfin portés à bords de table avec des scotches.
Les archives d’ibuka contiennent des enquêtes de première main. Ils comportent des témoignages recueillis entre 1995 et 1998. Ces documents pourront être importants pour les enquêtes par la justice rwandaise ou française.
Les rescapés du génocide et traumatismes face aux archives du génocide rwandais
Entrer dans la salle de conservation des documents le 10 janvier 2022, l’équipe a fait face à une salle pleine de documents. Ces documents étaient entreposés avec d’autres preuves telles les :
- habits des victimes ;
- cercueils ;
- balle ;
- armes ; etc.
L’expérience de cette reconstitution des archives était inédite pour les rescapés du génocide rwandais de l’association d’Ibuka. Pour classer ces documents, ils devraient prendre le temps de lire des rapports très éprouvants sur l’après-génocide.
La lecture de ces documents d’archives a amené ces rescapés à découvrir leur histoire, celle de leur commune ou propre famille. Et c’est non sans peine qu’ils découvraient certaines vérités insoutenables.
Ils ont dû faire face à des informations et témoignages très sensibles et choquants à cause de la violence, des femmes violées, etc. Cette expérience difficile a provoqué des nausées auprès de certains des bénévoles du traitement des archives du génocide rwandais. D’autres ont fait des malaises ou ont disparu pendant des jours.
Néanmoins, dans les archives, ces rescapés du génocide rwandais ont retrouvé l’intégrité et la probité de leur propre histoire. Ces archives traitées et classées deviennent ainsi sources de mémoire et de lumière pour les générations futures.