Destruction des archives au Tchad : un sous-préfet arrêté à Mangalmé

Le 27 août 2025 restera une date sombre pour Mangalmé, petite localité du centre du Tchad. Ce jour-là, le sous-préfet Mahamat Bichara Djari a volontairement brûlé des archives administratives datant de plus d’un demi-siècle. Des documents fragiles, jaunis par le temps, mais porteurs d’une mémoire irremplaçable. Cet événement interpelle sur la destruction des archives au Tchad.

Pile de documents en feu après la destruction des archives au Tchad

Des documents qui racontaient une histoire

Selon les médias locaux, l’administrateur a brûlé ces documents historiques, provoquant une forte indignation. Dans les rues, l’indignation s’est propagée aussi vite que les flammes qui avaient consumé ces pages d’histoire. Très vite, les autorités locales ont réagi : le sous-préfet a été arrêté et placé en détention. Mais la blessure reste profonde.

Une enquête est ouverte pour comprendre les motivations de cet acte jugé incompréhensible par la population. Les archives détruites n’étaient pas de simples papiers poussiéreux. Elles portaient la trace d’une époque où Mangalmé passait du statut de canton à celui de sous-préfecture, avant de devenir une préfecture.

Elles contenaient la mémoire administrative, mais aussi culturelle et sociale, d’une communauté. La députée Hapstita Djibrine Assali, native de la région, l’a rappelé avec force : « Ces archives étaient bien plus que des documents. Elles incarnaient l’âme de notre peuple. »

En brûlant ces archives, celui qui devait protéger ce patrimoine a commis ce que beaucoup considèrent comme une trahison. Pour les habitants, c’est une partie de leur histoire collective qui a disparu en fumée. La députée a parlé d’« offense à la mémoire de Mangalmé », insistant sur la responsabilité des autorités locales à préserver ce qui reste encore de ce patrimoine.

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Destruction des archives au Tachad : sauver ce qui peut l’être

Quelques citoyens ont réussi à sauver certains documents des flammes. Ces rescapés du brasier sont aujourd’hui considérés comme des trésors. « Il faut les préserver comme les dernières pierres d’un édifice fragilisé », exhorte Hapstita Djibrine Assali, appelant à une mobilisation collective : élus, jeunes, sages, citoyens.

Ce drame survient au moment où le gouvernement, avec l’appui du PNUD, travaille sur un vaste projet de numérisation des archives au Tchad. Une initiative indispensable pour éviter que la mémoire collective ne repose plus seulement sur des documents physiques vulnérables, mais qu’elle soit sauvegardée durablement sous format numérique.

La destruction des archives au Tchad à Mangalmé est un rappel essentiel. Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. Préserver les archives, c’est préserver l’identité d’une nation, transmettre son histoire et donner aux générations futures les clés pour comprendre d’où elles viennent.

Le Tchad ne peut se permettre de perdre davantage de fragments de son passé. Chaque document sauvegardé est une victoire contre l’oubli. Elle rappelle l’urgence de renforcer la conservation et la numérisation des fonds documentaires. Cela permettra d’éviter que de tels actes ne compromettent la mémoire du Tchad.

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