Dématérialisation du courrier administratif au Sénégal : le Restic appelle à une transformation numérique souveraine

Alors que le Sénégal s’engage dans une nouvelle phase de transformation numérique, le Restic encourage la dématérialisation du courrier administratif au Sénégal en misant sur l’expertise locale. L’organisation appelle le gouvernement à faire confiance aux SSII sénégalaises pour mener à bien ce chantier stratégique du gouvernement numérique.

dématérialisation du courrier administratif au Sénégal au bâtiment du Sénégal numérique

Dématérialisation du courrier administratif au Sénégal : une volonté politique forte pour moderniser l’administration

Après le projet de dématérialisation de l’état civil au Sénégal, le gouvernent s’intéresse au courrier administratif. Il souhaite accélérer la dématérialisation du courrier administratif au Sénégal dans un délai de trois mois. Et ce, selon des directives présidentielles récemment annoncées.

Un projet ambitieux salué par le Rassemblement des entreprises du secteur des technologies de l’information et de la communication (Restic). Ce dernier appelle le gouvernement à privilégier les compétences locales pour mener cette transformation numérique.

La dématérialisation du courrier administratif, pilier du gouvernement numérique, consiste à remplacer les documents papier par des formats numériques juridiquement valables. Cette transition vise à simplifier les démarches des citoyens et à moderniser le fonctionnement des institutions publiques.

Le Restic applaudit cette initiative, qu’il considère comme un levier essentiel pour l’efficacité de l’e-gouvernement au Sénégal.

Lire aussi : Lat Sakhewar Diop : sa vision pour moderniser les Archives nationales du Sénégal et bâtir une mémoire souveraine

Des investissements lourds, des résultats mitigés

Depuis plus de deux décennies, l’État du Sénégal a investi plus de 400 milliards de FCFA dans des projets de transformation numérique :

  • réseaux intranet,
  • fibre optique,
  • téléphonie CDMA,
  • ou encore les programmes Senum et Espace Services.

Pourtant, le taux de réussite global de ces initiatives de dématérialisation administrative dépasse rarement les 30 %, selon le Restic. Ce constat met en lumière les défis structurels persistants, comparés aux avancées significatives d’un pays comme le Cap-Vert. Ce dernier a quasiment achevé la dématérialisation de son administration.

En matière de gouvernance électronique, le Sénégal occupe l’un des derniers rangs. Il occupe le 143e rang mondial dans le classement 2022 des Nations Unies sur le développement de l’e-gouvernement. Son score EGDI est de 0,45, un chiffre qui dépasse certes la moyenne régionale, mais reste faible à l’échelle mondiale.

De son côté, la Banque mondiale classe le pays dans le groupe C de l’indice de maturité GovTech. Elle signale un potentiel à exploiter, mais une implémentation encore incomplète.

Lire aussi : Miroir, le Sénégal dématérialise sa gestion RH de la santé

Le Restic milite pour un numérique national et souverain

Pour faire de la dématérialisation du courrier administratif au Sénégal une réussite, le Restic plaide en faveur de l’implication directe des entreprises sénégalaises du numérique. L’organisation invite l’État à s’appuyer sur les SSII locales et les cabinets de conseil en informatique et réseaux. Elle milite pour que l’État leur accorde sa confiance plutôt que de confier ces projets à des prestataires étrangers.

La souveraineté numérique et la sécurité des données administratives sont, selon le Restic, des enjeux majeurs. Elles doivent exclure tout recours à des entreprises internationales ayant déjà collaboré, sans succès probant, avec l’ADIE dans le passé.

Par ailleurs, le Restic interpelle également le Premier ministre, chargé de relancer le programme de gouvernement numérique. Il l’invite à donner une nouvelle impulsion à l’interopérabilité des plateformes administratives. Une intégration fluide des systèmes permettrait non seulement d’améliorer la performance des services publics, mais aussi de faciliter la vie des citoyens.

Lire aussi : Création d’un centre d’archivage numérique au Sénégal : un accord signé

Dématérialisation du courrier administratif au Sénégal: vers un datacenter municipal sénégalais

Dans cette dynamique, le Restic annonce son engagement actif dans un projet de datacenter municipal. Ce dernier est conçu pour héberger de manière sécurisée les données issues de la dématérialisation. Ce centre de données vise à renforcer la souveraineté technologique et à garantir l’hébergement local des documents administratifs sensibles.

Tout compte fait, la dématérialisation du courrier administratif au Sénégal représente bien plus qu’une réforme technique. Elle est le symbole d’un État qui se modernise, se digitalise et se reconnecte à ses citoyens. Mais pour en faire un succès durable, le gouvernement devra s’appuyer sur l’ingéniosité et l’expertise des acteurs technologiques sénégalais. Ils sont garants d’une transformation numérique souveraine et inclusive.

Abonnez-vous à notre newsletter pour ne rien rater de nos actualités.

S’inscrire à notre newsletter !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut