L’Algérie a affirmé ses ambitions technologiques lors de la Conférence mondiale sur l’intelligence artificielle (WAIC 2025). Cette dernière s’est tenue à Shanghai du 26 au 28 juillet. Plus de 1200 experts, ministres et leaders de la tech issus de 30 pays ont participé à l’événement.
Parmi eux, Noureddine Ouadah, ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, a porté haut la voix de l’Algérie. Il a exposé ses avancées en matière de numérisation intelligente et de développement de l’intelligence artificielle en Algérie.

Gouvernance mondiale de l’IA : l’appel de l’Algérie à une approche équitable
Ce Forum de haut niveau sur la gouvernance de l’IA a été présidé par le ministre chinois des Sciences et Technologies. Au cours des échanges, M. Ouadah a plaidé pour un cadre mondial juste et inclusif. Il a alerté sur le risque d’un écart technologique croissant entre pays industrialisés et pays du Sud, appelant à un partage équitable des bénéfices de l’IA.
« Une régulation équitable est essentielle pour que la transformation numérique ne laisse aucun pays derrière », a-t-il affirmé. Il a évoqué les effets aggravants de la fracture numérique sur les économies émergentes.
Le ministre a mis en avant plusieurs initiatives stratégiques visant à ancrer l’IA dans les politiques publiques algériennes. Parmi elles :
- la création d’écoles supérieures spécialisées en IA,
- la mise en place d’un Conseil scientifique national de l’intelligence artificielle,
- l’organisation de la Conférence africaine des start-up, axée sur l’IA, démontrant l’engagement de l’Algérie à devenir un acteur central de l’innovation technologique en Afrique.
Ces mesures s’inscrivent dans un objectif clair : faire de l’IA un levier clé de la transformation numérique du pays.
Une numérisation intelligente pour rapprocher citoyens et services
Lors du Forum sur les politiques d’IA, le ministre a souligné que la numérisation intelligente devait renforcer, et non remplacer, le lien humain. « Les nouvelles plateformes, les guichets numériques, les services en ligne : tout cela vise à simplifier l’accès, pas à exclure », a-t-il rappelé.
L’administration algérienne a entamé une profonde modernisation, avec notamment :
- la dématérialisation des actes d’état civil,
- la mise en ligne des demandes de logement,
- le déploiement de guichets électroniques à distance.
Cette approche vise une transformation inclusive, pensée pour rapprocher l’administration des citoyens tout en rendant les services publics plus efficaces.
La vision algérienne s’ancre dans une feuille de route structurée : la stratégie Algérie Numérique 2030. Coordonnée par le Haut-Commissariat à la numérisation, elle regroupe plus de 500 projets nationaux.
Cette stratégie repose sur des chantiers majeurs :
- le déploiement massif de la fibre optique,
- la construction de centres de données (data centers) pour garantir une connectivité fiable,
- la centralisation progressive des données publiques pour une meilleure gouvernance par la donnée.
L’un des exemples phares de cette transition : le recensement général de 2022, mené à l’aide de 53 000 tablettes numériques. Cela constitue le symbole d’une administration qui s’appuie de plus en plus sur l’outil technologique.
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Coopération internationale et inclusion : les piliers de l’avenir numérique
Enfin, M. Ouadah a insisté sur la nécessité d’un partenariat mondial pour le transfert de technologies. Il a notamment souligné le potentiel énorme des jeunes talents qualifiés dans les pays en développement. Ces derniers méritent un accès équitable aux outils numériques les plus avancés.
« Une croissance inclusive repose sur la coopération. Il est crucial que les économies émergentes aient les moyens d’entrer pleinement dans l’ère de l’intelligence artificielle », a-t-il conclu.
L’Algérie affiche clairement son ambition : devenir un acteur incontournable de l’intelligence artificielle. Le pays veut bâtir une société fondée sur une numérisation intelligente, inclusive et maîtrisée. En prenant la parole à la WAIC 2025, elle confirme sa volonté de peser dans le débat mondial. Elle veut faire de la transformation numérique un moteur de souveraineté, de développement et d’équité.