Dans un souci de rendre plus efficace et efficiente l’administration publique, le Gouvernement béninois a lancé la dématérialisation de divers services publics.
Plusieurs institutions étatiques ont vu leurs activités dématérialisées. Tel est le cas de l’ANIP (Agence Nationale d’Identification des Personnes). La réalisation des services de l’ANIP et les e-services ont induit la prolifération d’intermédiaires dans la réalisation des actes administratifs.
Le développement de cette pratique évoque des questions quant à la protection des données à caractère personnel des Béninois. Les données à caractère personnel sont-elles en danger avec ces intermédiaires ?
Accès aux e-services et protection des données à caractère personnel des Béninois : des intermédiaires en vogue
L’ANIP est l’agence nationale en charge de l’identification et de l’enregistrement des données personnelles au Bénin. Acte de Naissance, Certificat d’Identification personnelle, Carte d’Identité biométrique, Acte de décès représentent entre autres les prestations que fournit l’ANIP.
Le gouvernement béninois œuvre d’arrache pour pied pour la dématérialisation des services publics. Il fait également des efforts pour faciliter l’inclusion numérique. Malgré cela, une grande fracture numérique existe encore au Bénin.
Faute d’outils technologiques adéquats ou de l’illectronisme, beaucoup de Béninois ne parviennent toujours pas encore à bénéficier des e-services.
L’illectronisme ou le cas des citoyens incapables de réaliser leurs demandes auprès de l’ANIP pose de véritables problèmes. Face à ces difficultés que rencontrent certains Béninois, des intermédiaires ou agences ont vu le jour.
Ils accompagnent ces Béninois dans la réalisation de leur service ou jouent un rôle de liaison entre l’ANIP et le citoyen. Le nombre d’acteurs impliqués dans la réalisation des actes de l’ANIP a considérablement augmenté ces dernières années.
L’implication de ces intermédiaires permet certainement à bon nombre de citoyens de jouir de leur droit. Mais, elle pose de véritables problèmes en termes de protection des données à caractère personnel des Béninois.
En effet, les intermédiaires ont accès à des données sensibles et confidentielles. Une mauvaise protection de ces données peut conduire à la violation de la confidentialité et de l’intégrité des données personnelles.
Aucune mesure n’existe pour garantir la bonne protection des données à caractère personnel par ces intermédiaires. Par ailleurs, la vulgarisation des normes et exigences en matière de protection des données personnelles n’est pas encore assez effective.
Rien ne prouve que ces agences de prestation de service disposent de connaissances en matière de protection de données. Elles ne pourraient donc pas être en mesure de garantir la confidentialité, l’intégrité et la sécurité des données personnelles qu’elles traitent.
La protection des données et cybercriminalité Bénin : quid de la responsabilité des intermédiaires dans la prestation des e-services
L’insécurité de la protection des données personnelles au Bénin expose les innocents à un danger réel. Avec la situation actuelle, être victime d’usurpation d’identité est plus que facile.
Le gouvernement a engagé une vague d’opérations d’arrestation de cybercriminels. Le manque d’encadrement de l’activité des intermédiaires dans la procédure de délivrance des services publics peut créer des dommages considérables.
Par inadvertance ou indélicatement, ces intermédiaires peuvent vendre ou donner une copie des actes qu’ils disposent à des cybercriminels. Ces derniers peuvent alors utiliser ces actes administratifs pour payer et enregistrer par exemple des cartes SIM de téléphone.
Des citoyens se retrouvent propriétaires des lignes mobiles sans en être le véritable détenteur.
Les cybercriminels pourront ensuite utiliser ces documents pour commettre des actes répréhensibles. Des innocents peuvent facilement se retrouver en prison du seul fait de leur illectronisme.
E-services et prolifération des intermédiaires : un secteur à encadrer
Le gouvernement béninois doit prendre des mesures pour mieux encadrer le rôle des intermédiaires dans la délivrance des actes administratifs. L’Autorité de Protection des Données personnelles (APDP) et l’ANIP doivent de ce pas mettre en place des mesures idoines.
Ces mesures de contrôle strictes doivent garantir le respect des normes de protection des données personnelles par les intermédiaires. Par ailleurs, au cours de la CIBA 2022, des communications ont fait part de diverses solutions. Ces solutions pourront permettre de favoriser l’inclusion numérique à l’épreuve des e-services au Bénin.
En fin de compte, la protection des données personnelles est essentielle pour prévenir l’usurpation d’identité et la cybercriminalité. Les données à caractère personnel sont sensibles. L’État doit prendre toutes les mesures qui peuvent permettre d’assurer la protection de ses citoyens.
C’est vraiment important cet article et j’espère que les autorités béninoises prendront conscience de cela parce que ce phénomène met énormément en danger la vie de plusieurs béninois surtout des analphabètes et même des lettrés qui peut-être ont de difficulté à se rendre à l’ANIP afin de se faire établir leurs actes.
Parfois même les comportements odieux des agents de l’ANIP font que tu te sens obligé d’impliquer un intermédiaire dans la procédure d’obtention de ton acte. Mais beaucoup de nous ignorent les conséquences. Que Dieu Allah nous en épargne.
Vraiment, ça fait réfléchir.
Merci à toi mon archiviste pour cet article très édifiant.🙏🙏 Du courage à toi💪
Nous devons sensibiliser dans le mesure du possible en tirant l’attention des uns et des autres sur les dangers. Bien que certains sont de bonne fois il y a urgence d’encadrer ce domaine d’activité.
Merci surtout pour la lecture