Dématérialisation de l’état civil au Sénégal : une avancée majeure pour l’administration et les citoyens

La dématérialisation de l’état civil au Sénégal se poursuit avec un projet ambitieux visant à moderniser l’administration et à faciliter l’accès aux documents officiels. À ce jour, 20 millions d’actes ont déjà été numérisés sur un objectif de 30 millions.

Cette initiative est pilotée par l’Agence nationale de l’état civil (ANEC). Elle vise à améliorer la gestion des documents officiels et à garantir un accès simplifié aux services administratifs.

Un agent formé à la dématérialisation de l’état civil au Sénégal

Un projet d’envergure soutenu par des formations spécifiques

Débuter depuis 2022, la digitalisationlisation de l’état civil au Sénégal se poursuit. Pour assurer une transition efficace, 2 800 agents ont été formés, dont 631 officiers d’état civil et 631 préposés aux archives. Ces formations sont essentielles pour garantir une gestion sécurisée et optimisée des documents numérisés.

Le projet représente un investissement de plus de 68 milliards de francs CFA. Il inclut la numérisation des archives aussi bien sur le territoire national que dans les représentations diplomatiques.

Par ailleurs, dans le cadre de cette modernisation, le gouvernement a lancé le programme « NEKKAL ». Ce dernier vise à assurer le droit à l’identité pour tous. Il repose sur une cartographie détaillée du réseau d’état civil, avec un recensement précis de 596 centres et 30 postes consulaires, garantissant ainsi une couverture nationale efficace.

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Les défis persistants de l’état civil sénégalais

Malgré ces avancées, des obstacles demeurent. En 2024, près de 410 000 élèves des cycles préscolaire et élémentaire ne disposaient pas d’acte de naissance. Cela a ainsi compromis leur accès à l’éducation et à d’autres droits fondamentaux. D’autres problèmes structurels subsistent, notamment :

  • un manque de coordination entre les différents acteurs de l’état civil ;
  • des coûts élevés des procédures judiciaires pour la régularisation des actes ;
  • des infrastructures inadaptées, en particulier dans les zones rurales.

La fraude documentaire représente également un enjeu majeur. La Direction de l’automatisation des fichiers indique que 1,72 % des demandes de cartes nationales d’identité sont rejetées en raison de faux extraits de naissance. Ce constat souligne l’urgence de renforcer les contrôles et de sensibiliser les citoyens à l’importance des documents d’état civil.

Dématérialisation de l’état civil au Sénégal : une volonté politique affirmée

Face à ces défis, le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a appelé à une accélération du processus de numérisation. Il insiste sur la nécessité d’une interopérabilité entre les différents systèmes administratifs et sur la facilitation de l’enrôlement des Sénégalais vivant à l’étranger.

Dans cette dynamique, l’ANEC a signé un partenariat avec Sénégal Numérique SA. Ce partenariat permettra d’interconnecter les centres d’état civil, d’héberger les données et de dématérialiser les procédures. Cette collaboration marque une étape clé vers la digitalisation complète de l’état civil sénégalais. Elle renforce ainsi l’efficacité et la sécurité des services administratifs.

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